7 leçons à tirer de l'ère corona

Au moment où j'écris ces lignes, la crise du corona fait rage dans le monde entier. Je fais partie des personnes qui doivent rester dans leur « kot » et je le fais très consciencieusement. Naturellement, cela laisse beaucoup de temps pour réfléchir et écrire. Ce texte en est un exemple et je suis ravie de pouvoir partager mon histoire et ma vision des choses.

Comment tout a commencé

Le soir du 12 mars, un jeudi : le gouvernement belge annonce que les écoles seront fermées à partir du lundi. Oh mon Dieu ! Je ne m'attendais pas à cela. Pendant les vacances de printemps, mon fils de 16 ans m'avait demandé quelle serait la pire chose qui pourrait se produire si le coronavirus arrivait chez nous. Je lui avais répondu sur le ton de la plaisanterie : « Ils vont fermer les écoles et tu resteras à la maison pendant des semaines ! » Et voilà, nous y étions... J'avais du mal à y croire et je ne dis pas ça dans le sens positif du terme. Les vacances de printemps venaient à peine de se terminer et dans quelques semaines, ce seraient déjà les vacances de Pâques. Trois semaines entières se sont ajoutées... des semaines où les adolescents s'ennuient, passent d'un écran à l'autre, sans possibilité d'aller voir des amis, de jouer au bowling ou de participer à une escape room. En fait, cela ressemblait à une escape room, mais sans instructions claires et sans date de fin précise. Et si là aussi, il nous fallait déchiffrer le code ? La partie est terminée et on est autorisé à ressortir, à condition d’en avoir tiré les leçons nécessaires... Bon, voilà un défi à relever !

Restez chez vous !

Quelques jours après la fermeture des écoles, les mesures sont encore renforcées et le message est clair : #restezchezvous ! Les premiers jours, j'écume de nombreux sites d'information. Je veux lire le plus possible sur le sujet afin d'avoir une vision plus claire. Au début de l'année, la crise du corona était encore minimisée en l'assimilant à une grippe ordinaire. À peine quelques mois plus tard, le pays sombre dans une crise globale. Je veux savoir si tout cela n'est pas exagéré. Selon moi, il faut plutôt isoler les personnes âgées et les groupes vulnérables, car on peut être parfaitement infecté sans le savoir. Isoler les malades n'est alors pas vraiment efficace. Mais à la lecture de plusieurs articles, je comprends le principe de #flattenthecurve. Je prends surtout conscience que je ne peux rien changer à la situation. Au contraire, plus vite je l'accepterai, mieux je pourrai la gérer. Mon sentiment d'impuissance cède la place à la compréhension et au respect. Chaque jour s’accroît ma considération envers les experts qui nous guident dans cette crise. 


1re leçon : accepter ce qui est


En tant que coach de vie et en familles recomposées, j'annule tous mes rendez-vous, y compris avec des amis. Nous n’avons aucun contact physique avec nos parents, d'autres personnes âgées ou des groupes vulnérables. Nous respectons le #socialdistancing dans le magasin où nous allons deux fois par semaine pour acheter nos produits frais. 

En temps normal, j'aime établir des règles. C'est dans ma personnalité. J'aime la structure et la régularité, surtout lorsque les enfants sont à la maison. Nous avons des accords concernant l'heure du coucher, le temps d'écran, les devoirs et le dîner. Mais depuis le #lockdown, je suis dans mon profil de stress, où, aussi étrange que cela puisse paraître, je n'ai plus besoin de règles. Depuis lors, nous vivons en suivant notre propre rythme biologique. Nous nous levons naturellement (sans réveil), nous prenons le petit déjeuner ensemble, les enfants font leurs devoirs, tandis que j'essaie de travailler moi-même. Ensuite, nous jardinons ensemble : débarrasser les feuilles mortes, nettoyer la terrasse, arracher les mauvaises herbes, soigner les plantes aromatiques, etc. Les écrans sont volontairement échangés contre le jardin ! Qui l’eût cru ! Le beau temps y est aussi pour quelque chose. Après des mois d'hiver humides et sombres, le soleil brille tous les jours depuis le confinement. Quel bonheur ! On peut se demander combien de temps ces mesures vont durer. La seule certitude que l'on a, c'est ici et maintenant. Je me sens bénie de ne pas avoir à m'inquiéter financièrement dans l'immédiat et je laisse tout venir à moi, exactement comme les enfants me le présentent. Nous verrons ce que la journée nous réserve.


2e leçon : vivre ici et maintenant


Avant, mon mari ou moi préparions le dîner et appelions tout le monde à table. Maintenant que nous sommes tous dans le même bateau, nous demandons à toute la famille de s'y mettre ensemble. Chacun a sa tâche et on dirait que cela leur plaît. Ils veulent même apprendre à cuisiner ! Voilà une tout autre façon d'acquérir une expérience de la vie.

Cela me rappelle ma propre enfance. Quand j'avais 14 ans, ma mère a été opérée d'une hernie discale. Elle a été hospitalisée un moment, puis a dû rester allongée à la maison pendant un certain temps. Je me souviens que papa m'a appelée dans son bureau pour m'expliquer que je devais désormais assumer de nombreuses tâches à la place de maman. Il m'a donné les instructions nécessaires pour faire des spaghettis : « Remplir une grande casserole d'eau aux 3/4 environ, trouver des spaghettis dans le garde-manger et en prendre plus ou moins 300 gr. Puis prendre quelques carottes, les éplucher et revenir vers lui pour d'autres instructions. » Super... Ensuite, j'ai appris à faire le ménage. Quand maman est revenue à la maison, elle m'a appris à repasser depuis le canapé. Il lui était interdit de se lever, alors elle a dû tout m'expliquer. Bien sûr, je l'avais vue faire de nombreuses fois, donc cela m'a aidée. En repensant à cette période, je suis très reconnaissante. J'ai appris tellement de choses à cette époque que j'ai rapidement été indépendante et me suis débrouillée toute seule. 


3e leçon : déléguer des tâches ménagères aux enfants ; ils en sont plus capables qu’on ne le pense


Ces expériences de vie, je veux aussi les transmettre à nos enfants. Et c'est le moment idéal ! Les enfants doivent aider à cuisiner, passer l'aspirateur et jardiner. En plus de ce qu'ils faisaient auparavant, bien sûr, comme dresser et débarrasser la table, vider le lave-vaisselle, faire leur lit et ranger leur chambre. Profitez de cette période pour faire participer votre enfant aux tâches ménagères. Tout le monde y gagne ! Et croyez-moi, il est beaucoup plus facile d'impliquer un enfant en primaire plutôt qu'à l'adolescence ;-).

Mon plus jeune fils de 11 est en 6e année. Il a reçu comme devoir scolaire de nettoyer les toilettes et d'en envoyer une photo amusante à son professeur. Je lui ai donné les bons produits et les bonnes instructions. J'ai regardé comment il s'y prenait et lui ai fait rectifier le tir si nécessaire. Après coup, j'étais fière de lui. Je me demande sincèrement combien d'enfants l'auront réellement fait eux-mêmes. Les parents ont trop souvent tendance à prendre le contrôle parce qu'ils peuvent agir plus vite, mieux et plus proprement. Bien sûr ! On l'a déjà fait mille fois et ces enfants, jamais. Mais si nous voulons qu’ils gagnent confiance en eux, il faut régulièrement les sortir de leur zone de confort et les laisser faire eux-mêmes de nouvelles activités. Cela exige que les adultes prennent patiemment le temps nécessaire, ce qui était rare à l'époque précorona. Mais cela s'avère payant à long terme. « Donne un poisson à un homme et il mangera un jour. Apprends-lui à pêcher et il mangera toute sa vie. » (proverbe chinois)


4e leçon : investir du temps et de la patience pour apprendre quelque chose à vos enfants 


En nettoyant la terrasse avec les enfants sous un soleil radieux, j'apprécie ce moment de qualité. C'est un cliché, mais le bonheur réside dans les petites choses. Se promener ensemble, faire les courses ensemble, regarder Netflix ensemble ;-). Demandez à quiconque quelle est la chose la plus importante dans sa vie et vous constaterez que le partenaire ou les enfants arrivent presque toujours en tête de liste. Et si l'on examine le temps que l'on y consacre par rapport au travail, on constate qu'il est souvent très faible. La famille, la relation sont souvent devenues des évidences pour lesquelles nous n'investissons plus beaucoup de temps. Et par « temps », j'entends une attention sincère. On est toujours occupé, occupé, occupé. On a tout ce dont on a besoin et pourtant, on se plaint souvent de détails insignifiants. Ce sont des moments comme celui-ci qui nous permettent de nous en rendre compte. Ce qui m'inquiétait la semaine dernière est devenu une préoccupation secondaire aujourd'hui. 


5e leçon : profiter du temps en famille


C'est tellement profitable que je cherche des moyens de perpétuer ce plaisir dans l'ère post-corona. Notre course folle va bientôt reprendre et nous regarderons avec nostalgie cette époque où il était possible de profiter de son temps libre sans culpabiliser. C'est ainsi que j'ai décidé d’effectuer une activité en famille tous les dimanches. Peu importe quoi, du moment que nous le faisons ensemble : randonnée, vélo, bowling, escape room... ;-). 

Ralentir le rythme m’est bénéfique. Tous les projets sur lesquels j'avais l'habitude de travailler se sont arrêtés. Tout s'est arrêté. J'ai désormais le temps de réfléchir à la quintessence de la vie. Cette période invite au calme et à la réflexion. De quoi ai-je besoin pour être heureuse et qu'est-ce que je ne veux plus faire ? Qu'est-ce qui me convient vraiment et qu'est-ce qui est devenu secondaire ? Qu'est-ce qui me procure de l'énergie ? Qu'est-ce qui aspire mon énergie ? Quels sont les projets que je vais relancer après cette crise et ceux que je ne mènerai plus ? Certains ont peut-être besoin de renouveau ou d'innovation, ou d'autres doivent être allégés. J'observe que les gens se livrent à de nouveaux loisirs. Cette opportunité ne se représentera jamais. Peut-être y repenserons-nous plus tard comme la meilleure chose qui nous soit jamais arrivée... Se retrouver en silence face à soi-même permet d'y voir plus clair. Et si je n'avais à m'occuper de rien ni de personne ? Voilà, je sais ce que je veux.


6e leçon : marquer un temps d'arrêt et d’introspection 


L'envie d'aborder certains points surgit naturellement. Et il est vrai que certaines relations sont également vues autrement.

En automne, nous étions allés voir la comédie musicale 4045 avec les enfants. C'est ma façon à moi de leur transmettre un peu de culture et d'histoire, parce que les musées, ce n'est pas mon truc. C'était une expérience incroyable, une première dans le monde de la musique ! Cela m'a décidée à aller voir Daens au printemps. Cela laissait beaucoup de temps et j'ai mis ça de côté. Ce qui était autrefois si évident n'est plus possible aujourd'hui. Je sais que cette crise du corona passera un jour et j'espère que la chance se présentera encore, mais j'ai compris que je ne devais rien remettre à plus tard. Cette crise apporte aussi beaucoup de souffrance. Des gens meurent tous les jours à cause du corona. Il ne faudra pas longtemps avant qu'une personne meure dans mon entourage proche. Ai-je fait et dit tout ce qu'il fallait ? Je sens resurgir le chagrin d'il y a 7 ans, quand papa est mort subitement d'une insuffisance cardiaque. « Ne remettez rien à plus tard et profitez » sont les mots que j'ai prononcés lors de ses funérailles. Cela mérite de se les répéter.


7e leçon : ne rien remettre à plus tard


L’exemple de la nature

La nature apprécie aussi cette accalmie. Ici et là sont postées des photos de dauphins dans un port et d'eaux claires à Venise. L'air des villes est beaucoup moins pollué qu'avant le corona. La nature reprend son souffle. Mais pour combien de temps ? Nous ne commencerons à chercher un autre mode de vie que si cette crise dure suffisamment longtemps. J'ai vu un reportage à la télévision qui montrait clairement que les marchés aux bestiaux se poursuivent en Asie. Les espèces animales les plus exotiques s'y retrouvent toutes, sans être immunisées contre les virus les unes des autres. Les animaux y sont maltraités et/ou abattus, et tout cela pour des touristes superstitieux qui mettent la main au porte-monnaie. Cela m'a mise en colère et attristée. Je me sentais impuissante. Il n'y a rien que je puisse faire pour changer cela. Je promets solennellement de toujours faire preuve de vénération et de respect envers la nature et les animaux.

La nature a toujours été une source d'inspiration pour moi. Avec la régularité d'une horloge, elle peut créer, faire pousser, épurer et libérer ce qui ne sert plus, comme si de rien n'était. Nous, les humains, pouvons en apprendre beaucoup. Cela me rend humble.

Gratitude

Je suis en quelque sorte reconnaissante de ce qui se passe, reconnaissante de renouer avec les vraies valeurs de la vie, reconnaissante de pouvoir profiter de ma famille sans culpabiliser et que tout mon entourage soit en bonne santé et heureux. Je suis reconnaissante pour les opportunités qui se présentent maintenant et que je peux saisir.

Je suis très reconnaissante envers les nombreuses personnes qui travaillent chaque jour pour faire fonctionner ce pays, les héros d'aujourd'hui. Je souhaite qu'ils se sentent valorisés et récompensés pour leurs efforts et leur dévouement. 

Et maintenant ?

Ces moments particuliers invitent à changer d'approche. Pas temporairement, mais structurellement. Que puis-je faire pour éviter de retomber dans le train-train quotidien par la suite ? Comment puis-je transformer ces découvertes en un changement durable et viable ? La première étape a été de se faire une idée. La deuxième étape consiste à convertir cette idée en action, jour après jour, de sorte qu'après quelques semaines et mois, elle devienne une nouvelle habitude. Oui, ça va marcher. Et avec un peu de chance, la porte de l'escape room s'ouvrira à nouveau sur l'extérieur…

Nul ne sait à quoi ressemblera le monde à l’ère post-corona, mais une chose est sûre : 


"Nothing should go back to normal. Normal wasn’t working." 


#staysafe #ensemblecontrelecorona

Patsy Vanleeuwe

Patsy Vanleeuwe

Patsy Vanleeuwe est coach de vie et formatrice, maman et épouse. Sa pratique du coaching lui a permis de guider de nombreuses personnes vers une vie plus heureuse et plus réussie. Sa connaissance des plateformes en ligne et ses années d'expérience en tant que coach de vie constituent la combinaison idéale pour créer des programmes en ligne axés sur le développement personnel.